Elections : l’immense cri de rage du peuple grec

Mise à jour du 7 mai 2012: le graphique des résultats de l’élection du 6 mai 2012 en Grèce (résultats tels qu’ils apparaissaient au 7 mai 2012, 4h du matin heure grecque, après décompte de plus de 94% des suffrages exprimés) depuis le site du Ministère de l’intérieur.
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L’analyse « d’Europe Grèce » basée sur les estimations et diffusée à 19h10 heure grecque demeure donc d’actualité :

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Estimations provisoires des résultats pour les législatives 2012 à 19h, heure grecque: le centre droit en tête mais avec un petit score; SYRIZA (extrême gauche) deuxième. PASOK (parti socialiste) seulement troisième. Mouvements nationalistes en plein essor.

Tous les scénarios sont possibles. Les estimations pour l’extrême gauche tous partis confondus variaient entre 31,2% et 36,5%; pour les partis « patriotiques », nationalistes ou d’extrême droite : entre 18,5% et 23,5%.

Très grosse participation.

Aucun parti ne peut gouverner sans alliances.

Les estimations provisoires à 19h, heure grecque, sur la base de 80% des voix exprimées, diffusées par la télévision publique grecque (ERT – graphique du journal Ethnos) et relayées par « Europe Grèce » étaient les suivantes :

. Nouvelle Démocratie (centre droit): 17% à 20%
. Syriza (extrême gauche): 15,5% à 18,5% (premier parti en Attique et au Pirée)
. PASOK (parti socialiste) : 14% à 17%
. Grecs indépendants (« Patriotes », difficile à classer): 10% à 12%
. KKE (parti communiste): 7,5% à 9,5%
. Chrissi avgi (« Aube dorée », extrême droite): 6% à 8%
. Dimokratiki aristera (« gauche démocratique », entre gauche et extrême gauche): 4,5% à 6,5%
. LAOS (« populiste » mais économiquement libéral) : 2,5% à 3,5%
. Ecologistes (gauche): 2,5% à 3,5%
. Dimokratiki Simmachia (alliance démocratique, centre droit, parti de Dora Bakoyanni) : 2,5% à 3,5%
. Drasi-Manos (centre droit/très libéral): 2% à 2,8%
. Antarsya (extrême gauche) : 1,2% à 2%
. Autres : 2% à 4%

Rappelons qu’il faut 3% pour entrer au Parlement.

Le clivage « mémorandum/antimémorandum » côtoie  le clivage droite/gauche, qui ne disparait pas (et qui en Grèce se traduit non seulement sur le plan de la question économique, mais aussi de la question nationale, entre nationalistes et a-nationalistes, partis pro-immigration et anti-immigration).

Les résultats des élections législatives grecques ne sont pas très éloignés du sondage diffusé sur « Europe Grèce » à la mi-avril (notre billet Politique : qui sont les « extrêmes » et les nouveaux partis grecs ?).

Pour comprendre le mode de scrutin, la façon dont les sièges au Parlement sont répartis en fonction des pourcentages: Mode de scrutin : comment marche la proportionnelle à la grecque?

Pour la position des partis les moins connue en France :  « Politique : qui sont les « extrêmes » et les nouveaux partis grecs ? »

34 réflexions sur « Elections : l’immense cri de rage du peuple grec »

  1. Vos classifications sont un peu caricaturales. SYRISA est à peu près sur les mêmes positions que le Front de Gauche en France. Ça n’en fait pas un parti d’extrême gauche, à part pour ceux qui croient encore que le PASOK rassemble toute la gauche. Ils sont de moins en moins nombreux, comme on peut le voir dans ces résultats.

    1. Ce que vous dites est assez discutable.

      D’abord presque tout le monde en Europe en parle ainsi.

      Pour certains, et c’est aussi mon avis, le SYRIZA est plus proche du NPA et la « gauche démocratique » du front de gauche (qui est considéré comme d’extrême gauche par certains analystes)

      Les classifications droite/gauche dans TOUS les pays sont toujours approximatives et subjectives comme je l’ai déjà précisé ici :
      https://europegrece.wordpress.com/2012/04/15/politique-qui-sont-les-extremes-grecs-2eme-partie-de-la-grece-prise-entre-les-extremes-et-les-tentationsexotiques-lue-absente-des-espoirs-grecs/ quand je disais: « Pour la compréhension de ce sondage, nous avons classé les différents partis grecs, comme on le fait habituellement, à gauche ou à droite, ce qui est nécessairement subjectif et sans doute peu satisfaisant – il s’agit seulement de situer de façon approximative leur positionnement politique pour le public français : »

      Le figaro parle d’extrême gauche : http://www.lefigaro.fr/international/2012/05/06/01003-20120506ARTFIG00188-en-grece-l-implosion-de-l-ancien-systeme-politique.php

      La tribune de Genêve aussi : http://www.tdg.ch/monde/Les-electeurs-grecs-censurent-la-politique-de-rigueur/story/31724788

      J’espère que vous irez aussi le leur dire.

      Voyez, Libé parle de « gauche radicale » http://www.liberation.fr/monde/2012/05/06/grece-les-partis-de-gouvernement-s-effondrent-les-neo-nazis-entrent-au-parlement_816742

      J’aurais pu dire « Gauche radicale » si le mot « extrême » vous gêne.

      1. Bonsoir,

        le Syriza est membre du « Parti de la Gauche Européenne » au même titre que le front de gauche (parti de gauche et PCF) en France, Die Linke en Allemagne, le parti du travail en Suisse, les deux partis communistes belges (wallons et flamands), Déi Lénk au Luxembourg (au total 35 partis européens)

        Ces partis sont socialistes/communistes et écologistes ; leurs 35 représentants aux parlements européens sont rassemblés sous le groupe « Gauche unitaire européenne, gauche verte nordique ».

        Nous ne nous considérons pas comme des extrémistes ou des gauchistes (révolutionnaires), mais comme une gauche démocratique, écologiste et antilibérale par opposition aux partis Sociaux Démocrates et de centre gauche européens dont font partie le Pasok et le parti socialiste français.

        Nous représentons aujourd’hui la vrai Gauche citoyenne, ouvrière, paysanne et écologiste issues des socialistes et communistes européens et des écologistes qui ne se reconnaissent pas dans des alliances avec les les Sociaux Démocrates ou les Partis Populaires et libéraux. Nous proposons un modèle social alternatif au règles imposées par le capitalisme et la finance mondiale, basé sur le socialisme, le respect de l’environnement et la place prépondérante accordée à l’humain ; Nous ne sommes pas productivistes et défendons une certaine forme de décroissance.

        Bien cordialement,

        Philippe Liboureau

        1. Bonjour. Commentaire intéressant et constructif.
          Mais vous savez si vous comparez les programmes des partis issus des différents groupements politiques européens, il y a de très grosses différences de conception selon les pays, y compris d’ailleurs à droite – cela n’a rien de spécifique à la gauche, on le retrouve au sein du Parti populaire européen (centre-droit, où tous les partis ne se valent pas en terme de libéralisme économique).

      2. Non, tout le monde n’en parle pas ainsi. Le fait que le Figaro le fasse n’en fait pas une référence.
        Le mot radical aurait en effet été plus approprié. Le vocabulaire est important. Je suis un militant du Front de Gauche, c’est-à-dire d’une gauche républicaine. Il n’y a qu’à écouter un discours de Mélenchon et ses références à 1789 et à Jaurès pour s’en convaincre. Si nos propositions relèvent d’une radicalité concrète et argumentée, elles n’ont rien à voir avec de l’extrémisme.
        Le mot de « gauche », je ne vous apprends rien, vient de la nuit du 4 août 1789 et de l’abolition des privilèges. De ce point de vue, la faible résistance sinon l’absence totale de résistance opposée par Papaandreou aux diktats Sarkozy-Merkel relèvent beaucoup plus du centre voir de la droite que de la gauche. De même, les plans d’austérité imposés et dont les premières victimes sont le Peuple Grec ; tout en sachant qu’à peu près tous les économistes sont d’accord pour dire que ces plans d’austérité aggravent le problème par la récession qu’elles engendrent et qu’ils ne permettront sans doute qu’une petite prolongation de l’opération de pillage à laquelle se livrent « les marchés » sur la Grèce.
        Le mouvement grec duquel nous sommes le plus proche et avec lequel nous entretenons le plus de relations est sans conteste SYRISA. Comme le Front de Gauche, elle compte une grosse composante issue initialement du communisme (SYNAPSISMOS). Le KKE, lui, est sur des positions quasi staliniennes. Comme le FDG, SYRISA s’est enrichie de composantes socialistes et trotskystes. Nous connaissons ce genre de formations un peu partout en Europe (Die Linke, Izquierda Unida, …)
        Nous vivons une période historique, ça ne vous aura pas échappé. Les restructurations partout à l’œuvre dans la gauche européenne y sont une réponse. Je renvoie à cet excellent documentaire, pour que tout le monde puisse saisir les enjeux de la période :
        http://www.frontdegauche-meuse.net/?Le-plan-de-bataille-des-financiers
        Il s’agit de l’interview d’un employé d’une des plus grandes banques d’investissement d’Europe. Face à cela, la gauche s’organise.
        Ce que j’essaie d’exprimer, c’est que votre qualificatif « extrême-gauche » en dit sans doute plus sur vos positions personnelles que sur celles de Syrisa. Avec peut-être, j’espère que vous me pardonnerez ce mot, un peu d’aveuglement sur ce qui est en train de se passer.
        Comme vous le disiez, tout est discutable. Presque tout …

        1. Si vous étiez un peu moins aveuglé par votre propre positionnement idéologique vous auriez pu voir que sur le dernier graphique j’ai mis « gauche radicale » pour vous faire plaisir et parce que cela m’indiffère totalement, mais vous ne l’avez même pas vu et ça ne vous empêche pas de continuer à imaginer je ne sais quoi sur mes propres opinions (de toute façon vous n’êtes pas plus objectif que moi mais ce n’est pas grave car je ne crois pas tellement que qui que ce soit puisse être objectif par les temps qui courent).

          Respirez un bon coup et ne vous excitez pas.

          D’abord il est grotesque d’identifier à 100% SYRIZA et le front de gauche sans tenir compte des nuances propres à chaque pays. En premier lieu le tissu économique, industriel et social grec n’a rien à voir avec celui de la France; la gauche française n’a pas non plus le même degré de radicalité car la société grecque est encore très clivée par les blessures de la guerre civile.

          Ensuite le Figaro n’est pas le seul à utiliser le qualificatif extrême gauche.

          Je n’ai pas envie de commenter la vie politique française sur ce blog, ni les discours de Mélenchon. Dont simplement je ne suis pas sûr qu’ils soient absolument tous marqués du sceau de la modération en toutes circonstances (voir la façon dont il a traité les journalistes de canal + il n’y a pas très longtemps).

          1. Je n’avais pas l’impression d’avoir été aussi vindicatif que vous l’êtes vous-même. Mes commentaires ont l’air de vous gêner beaucoup. Je prends acte. Ça doit être parce que je suis aveuglé par mon positionnement idéologique et, pour tout dire, extrémiste !
            Commentaire de Mélenchon au soir du 6 mai : « NOTRE PARTI en Grèce arrive en tête de la gauche …  »
            Mais il est certainement d’extrême-gauche également.

            1. bonjour; non mais vu que j’ai changé le qualificatif, je ne voyais pas pourquoi vous reveniez ainsi à la charge; non vos commentaires ne me gênent pas, la preuve j’en tiens compte du moins en partie; j’ai validé la totalité des commentaires très à gauche y compris les vôtres même quand je ne suis pas d’accord, si cela me gênait au point que vous croyez il suffisait d’un clic pour qu’ils n’apparaissent pas sur le blog; mais tout ce qui peut intéresser les lecteurs français, de tous bords politiques, à la situation grecque me paraît intéressant à diffuser sur ce blog. Vos commentaires y contribuent même quand ils m’agacent : )

          2. Il ne s’agissait pas de « journalistes de canal plus », mais de comiques qui font usage de leur carte de presse d’une façon qui, dans un pays doté de véritables structures d’auto-régulations du journalismes, en aurait amené le retrait illico. Et je dis ça sur la base de ma formation suisse en journalisme.

            Pour en revenir au sujet, une différence entre Syriza et le Front de Gauche tient peut-être bien au contexte socio-culturel grec, où les violences physiques « militantes » sont beaucoup plus courantes, et moins condamnées. La respectabilité de Syriza souffre de son absence de condamnation, voire de sa légitimation implicite, de diférentes actions « de gauche » dont, à mon avis, le Front de Gauche se désolidariserait beaucoup plus clairement. L’incendie des librairies d’un éditeur du Laos (effectivement ND aujourd’hui, mais toujours aussi ***), l’attaque physique d’un prix nobel (raciste) de 80 ans invité pour une conférence académique, le vandalisme des structures universitaires lors des occupations récurrentes, et les diverses formes de casse ou d’agressions lors des manifestations (y compris celles qui ont lieu annuellement à date fixe), sont condamnables, mais aucun parti qui partage un tant soit peu l’idéologie-prétexte de ces activistes n’ose stigmatiser ces actions. Elles ne sont dénoncées que par les partis d’idéologie opposée, ce qui met dans leur poche bien des gens qui réprouvent ces violences. Et ce qui offre bien des outils rhétoriques et psychologique disqualifier les positions politiques de Syriza, voire en dégoûter viscéralement certaines personnes. Le Front de Gauche ne prête pas vraiment ce flanc-là.

            Une fois encore, il y a des explications locales pour cette différence, qui s’ancre certainement dans une histoire particulière : la guerre civile qui n’a pas été « résolue » par un véritable travail de mémoire, la brutale dictature des Colonels qui ne date que des années 70 et s’est terminée entre autre par les violente révoltes estudiantines, la sanctuarisation des universités qui a suivi jusqu’à aujourd’hui, et le romantisme identitaire qui lie encore tous les sentiments de révoltes aux figures héroïques de ces luttes passées… Mais la conséquence en est que Syriza, et par association ses idées, n’ont pas exactement la respectabilité du Front de Gauche, à la fois à cause de cette immature « tolérance » de la violence physique (justifiée comme « juste colère »), et à cause de la prévisible récupération accusatoire de cette « tolérance » par le camp d’en face. Et c’est un problème très agaçant. Que l’on soit de gauche ou de droite.

            1. Bonjour, je vois que vous êtes au courant vu vos références à l’agression de ce libraire et de l’universitaire. Je vous laisse la responsabilité concernant le caractère raciste ou pas de l’universitaire qui avait été agressé, vu que j’ignore totalement s’il l’est ou pas et que j’ai même oublié son nom; si vous voulez me le rappeler ça m’intéresse.

              1. Merci pour le lien. De toute façon je ne vois vraiment pas l’intérêt d’aller lui taper dessus en effet.

                Le type a eu le prix Nobel… ils sont quand même allés casser la gueule à un prix nobel.

                Bon je ne sais pas s’il est raciste ou pas, ce pavé en anglais me gonfle.

              2. Bon, c’est pas bien, mais le type est quand même un roi de la provoc. En tous cas, ils lui ont pas fait de mal d’après « le journal du médecin » ; c’est pas parce qu’il y avait un ahuri dans la bande qui s’est un peu trop « approché »(avait il l’intention de le frapper ?) du bonhomme qu’il faut mettre tout le monde dans le même sac

                Le Nobel de médecine James Watson agressé en Grèce
                lequotidiendumedecin 15/04/2011

                James Watson, 83 ans, a fait l’objet d’une tentative d’agression, jeudi, à la faculté de médecine de Patras, en Grèce. Le prix Nobel de médecine 1962 (avec Francis Crick, pour la découverte de la structure hélicoïdale de l’ADN) y était invité pour recevoir le diplôme de docteur honoris causa et faire une conférence. Une cinquantaine de jeunes ont fait irruption dans la salle et tenté de déployer une banderole pour protester contre la présence d’un homme qu’ils considèrent comme raciste. L’un d’entre eux a même tenté de le frapper, avant d’être repoussé par des professeurs et des membres de l’auditoire. La cérémonie a pu reprendre et, le soir, le biologiste américain a pu visiter comme prévu le site antique d’Olympie.

                James Watson avait fait scandale en 2007 en déclarant dans une interview au « Sunday Times » qu’il était « pessimiste quant à l’avenir de l’Afrique » parce que « toutes nos politiques sociales sont fondées sur le fait que leur intelligence est la même que la nôtre – ce qui est infirmé par les tests ». Il s’était ensuite excusé. On lui reproche aussi des propos sexistes et homophobes – selon lui, les femmes devraient avoir le droit d’avorter si des tests pouvaient déterminer que l’enfant à naître portait les gènes de l’homosexualité.

              3. Même prix Nobel ou pas, on ne va pas (tenter de, en l’occurence, pour être précis) casser la gueule à un vieux bonhomme. Même vieux ou pas, on ne casse pas la gueule aux gens. Même si on ne les aime pas du tout, même s’il y a de très bonnes raisons à cela.

                Mais le sentiment que j’ai, c’est que beaucoup de « gauchistes » grecs (okay, beaucoup de gens en général) aiment nourrir le petit frisson de la violence légitimée, de la force collective, et de la sainte colère. Et instrumentalisent leur idéologie, quelle qu’elle soit, pour légitimer cela. C’est avant tout ludique. Une raison « noble » pour paralyser la routine universitaire, pour aller rouler les épaules en groupe, pour se défouler sur des gens ou des choses. Le contenu de l’idéologie est parfaitement accessoire, contingent et interchangeable, l’important est l’attitude qui se voit soudainement autorisée par la Mission Prioritaire de Sauver le Monde. Et cela est répugnant. Plus encore, ces gratifications psychologiques (traditionnellement associées aux pogroms, ségrégations, populismes fascistes) sont exactement ce que la Gauche est censée combattre, surmonter, ou refouler. Pour un gauchiste nord-européen, voir des étudiants activistes « de gauche » brûler des librairies, brutaliser en groupe, dévaster des lieux d’éducation (que leur discours vise à protéger!), c’est intellectuellement insupportable. Et cette inconséquence idéologique est un marqueur de la dangereuse gaminerie de ces activistes-là.

                Donc voilà. Je pense que les Mélenchonniens devraient être un peu plus circonspects. Il leur est facile de dire « c’est nous en version grecque » (proximité du discours idéologique, différences d’attitudes attribuables au contexte socio-historique). Mais il y a aussi de quoi se distancier, et modérer ses espoirs. Ces négociations vont demander un peu de maturité, un peu de compromission. Il paraît que Tsipras vaut mieux que ses militants, malgré le problème de ces absences de condamnation des violences. J’adorerais croire un peu en lui. Mais je n’arrive pas à me défaire de cette image d’infantilité, et de donquichottisme pervers, où les idées et la recherche de progrès sont secondaires aux rôles (héroïques, romanesques, ou carrément tordus) qu’elles permettent de jouer un moment.

  2. En Europe ,dans tous les médias aux ordres , tout ce qui est à gauche du PS , c’est à dire tout ce qui remet en cause les politiques d’austérité imposées par la BCE, le FMI etc, est considéré comme « extrême » …la retraite à 60 ans est une mesure extrême etc …ça pousse à fond à la résignation en faisant en sorte de mettre dans le même sac les nazis et les partis de gauche progressistes , histoire d’alimenter la confusion et les peurs

    1. C’est d’être désigné par le mot « extrême » qui vous fait peur à ce point? C’est un vrai traumatisme apparemment.

      Quand Libé dit « Radical » ça vous gêne moins? Je mettrai « radical » désormais : à mes yeux c’est indifférent.

      Vous savez à l’extrême droite ça les gave aussi de se faire traiter d’extrême, que voulez-vous? Il me semble que l’important c’est l’idéologie qu’il y a derrière ce qu’on désigne plus que le terme.

      De toute façon on peut se poser la question de savoir s’il existe un seul parti, en France ou en Grèce, qui soit véritablement l’héritier idéologique du mouvement socialiste ouvrier des origines. Cela se discute aussi très fortement.

      1. En fait je pense qu’il y a depuis longtemps un glissement de terrain et que le PS est devenu un parti de droite, laissant le PC, le NPA ou le front de gauche la seule vraie force politique de gauche. J’espère que ce François me donnera tort et qu’il ne fera pas les mêmes erreurs que celui de 81.

        1. Bonjour

          EuropeGrèce attire les gens de gauche on dirait. Pas de souci le débat d’idées est ouvert.

          Mais puisqu’il semble que j’aie à faire à des « vrais de vrais », vous savez peut-être que certains penseurs comme Michéa considèrent que la gauche (y compris ce que j’ai appelé l’extrême gauche) était d’abord un mouvement libéral totalement distinct du mouvement socialiste ouvrier, plus à droite que le mouvement socialiste ouvrier, et qui aurait trahi les valeurs du mouvement socialiste ouvrier en se limitant au fond au débat « sociétal » (favorable aux diverses « minorités » réelles ou supposées, à l’ouverture des frontières, aux migrations sans contrôle etc).

          Il est donc très amusant de voir qu’aujourd’hui des personnes qui se revendiquent de la rébellion sociale se battent pour qu’on les dise de gauche.

          Tout ça pour dire que ces classifications sont utiles mais toujours d’un intérêt relatif ce que j’ai toujours dit (avant qu’on m’en fasse la remarque, encore une fois : https://europegrece.wordpress.com/2012/04/15/politique-qui-sont-les-extremes-grecs-2eme-partie-de-la-grece-prise-entre-les-extremes-et-les-tentationsexotiques-lue-absente-des-espoirs-grecs/)

  3. Les gens se revendiquant de la rebellion sociale se disent apolitiques ou indignés et refusent la démocratie sous cette forme. Je ne suis pas d’accord avec eux mais n’ayant jamais fait partie d’un parti je ne suis pas non plus un  » vrai de vrai « . J’estime que simplement gérer le système capitaliste actuel sans une volonté ou un programme de rupture équivaut à faire une politique de droite. Et si j’ai tout suivi, ton pote Michéa pense aussi un peu ça. Les formations politiques traditionnelles et majoritaires laissent leurs peuples en plein désarrois.
    Et la Grêce n’a pas besoin de ça.

  4. Bonjour, j’aimerais savoir les possibilités de gouvernements possibles, selon les rumeurs.

    Car la gauche réunies ne possède pas 151 sièges, et le centre droit + les indépendants n’y arrivent pas non plus. Serait-on parti pour un gouvernement arc-en-ciel ?

    1. Bonjour

      Ils ont jusqu’au 17 mai pour trouver un accord.

      En résumant, après un rapide coup d’oeil:

      Le leader de la Nouvelle Démocratie a affirmé que le peuple grec a été épuisé par des politiques qui ne prévoyaient pas de politique de développement et affirme avoir pour but le maintien de la Grèce dans l’euro et la modification des politiques prises en application des mémorandums pour que la Grèce reprenne le chemin du développement. Il parle d’un « gouvernement de salut national » lançant un appel à tous ceux qui « acceptent le chemin de l’Europe » [sous-entendant manifestement que certains risqueraient de lui faire perdre sa place dans l’euro] et qui veulent un changement de politique économique. « Je comprends la rage des gens mais nous notre formation ne va pas laisser la Grèce sans gouvernement. » http://www.ethnos.gr/article.asp?catid=22767&subid=2&pubid=63653323

      Le Pasok dit qu’il faut un gouvernement d’union nationale. http://www.ethnos.gr/article.asp?catid=22767&subid=2&pubid=63653320 Il a déclaré : « Que le Dieu de la Grèce nous aide. »

      Le leader des Grecs indépendants affirme que beaucoup de députés Pasok et Nd pourraient quitter leur parti et le rejoindre maintenant qu’ils sont élus et ainsi renforcer le mouvement qu’il a créé. Les Grecs indépendants avaient dit qu’ils ne s’allieraient pas avec un parti pro-mémorandum.

      Les ultra-nationalistes de Chrissi avgi ne s’allieront avec personne.

      A gauche, le SYRIZA qui est contre les mémorandums, a indiqué qu’il visait avant tout une alliance avec les forces de gauche opposées au mémorandum et parle de « révolution pacifique ». http://www.ethnos.gr/article.asp?catid=22767&subid=2&pubid=63653329

      1. Merci de cette réponse, en tant que belge nous avons été assez occupé par la création de notre gouvernement (un record mondial ….) que je m’étais limité à suivre la politique de nos voisins.

        Donc, si j’ai bien compris la situation actuelle, la Grèce se retrouve désormais avec 2 grands pôles : les pro-Memorandum et les anti, avec l’extrême-droite en dehors. Aucun de ces pôles n’a assez de sièges pour gouverner.

        Dés lors, la formation d’un gouvernement va être terrible. Que se passe-t-il si aucun gouvernement n’est formé à la date butoir ? Retour aux urnes ?

        PS Je ne donnerai aucun avis sur la politique à prendre : seuls les grecs décideront du chemin à suivre, et eux seuls.

  5. Mon commentaire n’est pas intellectuels, mais VIVE LA GAUCHE pis F… LE NÉOLIBÉRALISME!

  6. Merci enfin des résultats avec l’ensemble des partis politiques car à l’écoute des médias radios et télés de ce matin on entend que le score du parti nazi : ( Chrissi avgi) et du SYRIZA et bien sur les deux grands autres partis.
    Par contre le silence le plus complet sur :
    KKE (PC Grec) 8,42% et 26 élus
    Gauche démocratique 6,08% et 19 élus
    et pourtant le KKE est devant le parti nazi.
    KKE + Gauche démocratique + SYRIZA = 31,12% et 96 élus
    cela mérite analyse et ces 3 partis peuvent-ils s’entendre ?

    1. Bonjour,
      Syriza avait proposé avant les élections au KKE et à Gauche démocratique de présenter une coalition aux législatives ; si l’on additionne leurs scores, cette coalition aurait pu avoir près de 140 sièges au parlement (avec la prime de 50 sièges au parti vainqueur) ; ils ne leur aurait pas été difficile de trouver ensuite des alliés pour constituer une majorité et un gouvernement.

      Si Nouvelle démocratie n’arrive pas à constituer une majorité dans la semaine, le président demandera à Syriza de tenter d’en composer une : là, il est certain que le KKE et GD accepteront, mais il manquera des députés à moins que le Pazok finisse pasr changer son fusil d’épaule.

      Si il n’y a pas de majorité stable, de nouvelles élections auront lieu ; c’est ce que souhaite ND pour tenter d’avoir une majorité seul. Mais peut-être que ce coup ci le KKE, gauche démocratique et Syriza pourraient y aller ensemble et là…. ce serait une véritable révolution pour la Grèce, l’Europe et le monde.

      On peut rêver, mais : http://www.altermonde-sans-frontiere.com/spip.php?article19708

      cordialement,

      Philippe Liboureau

  7. Tout d’abord je vous remerçie pour vos infos. Ce qui se passe en Grêce devrait sans doute influencer les politiques de tous les autres pays d’Europe. Mais la formation d’un gouvernement grec ressemble plus à une foire d’empogne à un marché aux poissons qu’ à la recherche d’une vraie solution. On fera donc des alliances stratégiques plutôt qu’étiques et je ne pense pas que cela puisse accoucher d’un projet concret pour sortir de la crise. J’espère me tromper bien sûr.

  8. La démocratie grecque va faire de nouveaux petits paquets pour diriger un pays que seule l’Allemagne semble vouloir diriger. On se croirait à Légoland, y’a de quoi pleurer. Je crois que la grêce est un laboratoire qui va influencer la politique de toute l’Europe. Beaucoup prétendent que la politique d’austérité pour répondre au problème de la dette est une ineptie. Pourtant c’est ce qu’on veut imposer à la Grêce alors à elle de décider.

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